2010 is dead, long live 2011
La neige formait un tapis si épais que les roues des voitures s'y empêtraient. Alors il a fallu finir à pieds, grimper la colline avec l'énorme sac et toute la pluie-neige qui s'abattait encore. On est arrivé trempé et soulagé de l'être (arrivé, pas trempé), mais en fait, cette expédition, ça me faisait sourire à l'intérieur. Et puis il y a eu cette semaine coupée du monde, retranchés dans ce centre perdu dans la forêt, cette semaine complètement différente, où on riait tellement qu'on avait l'impression de très bien se connaître et pas du tout d'être en formation.
Le retour à la réalité était étrange, à une poignée d'heures seulement de Noël, au milieu des morceaux de famille qui se rassemblaient et des flocons qui fondaient. Caillou (le plus p'tit des grands frères) a passé le réveillon à m'appeler Morticia et se foutre de ma tronche en manque de sommeil. Et ça me faisait juste sourire, toutes les vannes des grands frères, parce que c'était bien d'être ensemble, d'être un peu comme avant. Plus tard, Caillou nous a fait écouter Bang Bang , pour une raison floue, mais c'était touchant, quand il nous a parlé avec une gravité soudaine de la beauté de la chanson et de son envie de pleurer en l'écoutant dans son appart.
Tout comme c'était touchant de découvrir la tendresse de Nours (le moyen des grands frères) envers la fille de sa copine. Parce que Nours, c'est un type cynique qui se veut très sombre, toujours à vouloir jeter les bébés par les fenêtres et achever les grands-mères, à jouer son rôle de grand indifférent bourru. Mais avec elle, pareil qu'avec moi quand je faisais mes trois pommes, il est adorable. D'autant plus qu'il nous a annoncé qu'il allait être papa, et on sait tous qu'il en sera un bon.
Le 25 au soir, c'était une autre histoire, ma fausse grand-mère m'a à peine reconnue, ma cousine faisait mal à voir avec sa saloperie de maladie, toute décharnée et tremblante, et même le saucisson n'était pas bon (et ça, faut le faire quand même). Mais on est descendu à six pour "promener le chien" (parce que ça fait mieux devant les parents que de dire qu'on va griller des clopes et partager un joint de Noël, bizarrement) et il y avait du vin, alors on a survécu.
Le 31, on a mélangé les heures et les langues pour trinquer, parce qu'il fallait honorer l'Indien, le Roumain, les Français et la flopée de Grand-Bretons présents (j'en oublie sûrement). Avec ces décomptes à répétition, on n'a pas dû la louper quand elle est passée, cette nouvelle année. Moi j'ai passé le repas à une table sans fin (dont la moitié s'est écroulée au beau milieu du dîner), tassée entre Rob' et une lesbienne moqueuse qui m'accusait d'avoir une double vie (à cause de Leisha Hailey, Dana Fairbanks et la bague à mon pouce). Un sujet qui est d'ailleurs revenu plus que jamais ce soir-là, allez savoir pourquoi.
On s'est plié à la bataille de cotillons mais on a diversifié un peu en embusquant Rob' pour l'enrouler dans du PQ (mission échouée), parce que j'avais réussi à faire une tortue (et un ouistiti) en fil de fer.
Vers trois heures du matin, Fish a disparu, on s'est lancé dans la ville à sa recherche, mais trop de nouvelles années s'étaient enchaînées dans la soirée pour que j'arrive à prendre l'histoire au sérieux. J'étais avec un Roumain schizophrène à gueuler le nom de Fish dans les rues, à partir dans des fous rires en causant loup-garous, à s'amuser à dévaler et remonter une pente en courant et à sauter dans les tas de restes de neige (et à aborder un inconnu qui rentrait chez lui pour débusquer un numéro de taxi). D'autres ont fini par retrouver Fish échouée sur les quais (ironique) et on est tous rentré attaquer la vodka, les chocolats et le poker (tous, sauf Rob' qui faisait la gueule parce que j'avais atterri dans les bras du Roumain, et Fish qui s'était écroulée).
J'y suis d'ailleurs restée jusque très tard le matin (dans les bras du Roumain). C'est le genre de types qui n'aime pas parler de son passé ou de sa famille (pas pour jouer les mystérieux, jusque parce que c'est sérieusement fucked up), pourtant il m'a raconté (presque) toute sa vie. Et il m'a même chanté une berceuse Roumaine pour m'aider à dormir (ça aussi, c'était touchant). Tout ça, et un peu plus, pendant que les autres ronflaient, entassés dans une pièce minuscule.
Levée à peine une ou deux heures après avoir fermé les yeux, quand toute la maison dormait encore, j'ai passé le reste de la matinée à effacer le chaos qui avait envahi les lieux, avec le père de l'amie qui recevait et une Grande-Bretonne. Ça occupe.
Quelques heures plus tard, après une suite compliquée d'événements, on s'est installé, Fish, le Roumain, deux boîtes de pop-corn et moi, au cinéma, devant Megamind, à célébrer la nouvelle année en se tordant de rire (avant de finir chez le Roumain).
Ça faisait longtemps que je me promettais de plutôt réussir un réveillon.
Le retour à la réalité était étrange, à une poignée d'heures seulement de Noël, au milieu des morceaux de famille qui se rassemblaient et des flocons qui fondaient. Caillou (le plus p'tit des grands frères) a passé le réveillon à m'appeler Morticia et se foutre de ma tronche en manque de sommeil. Et ça me faisait juste sourire, toutes les vannes des grands frères, parce que c'était bien d'être ensemble, d'être un peu comme avant. Plus tard, Caillou nous a fait écouter Bang Bang , pour une raison floue, mais c'était touchant, quand il nous a parlé avec une gravité soudaine de la beauté de la chanson et de son envie de pleurer en l'écoutant dans son appart.
Tout comme c'était touchant de découvrir la tendresse de Nours (le moyen des grands frères) envers la fille de sa copine. Parce que Nours, c'est un type cynique qui se veut très sombre, toujours à vouloir jeter les bébés par les fenêtres et achever les grands-mères, à jouer son rôle de grand indifférent bourru. Mais avec elle, pareil qu'avec moi quand je faisais mes trois pommes, il est adorable. D'autant plus qu'il nous a annoncé qu'il allait être papa, et on sait tous qu'il en sera un bon.
Le 25 au soir, c'était une autre histoire, ma fausse grand-mère m'a à peine reconnue, ma cousine faisait mal à voir avec sa saloperie de maladie, toute décharnée et tremblante, et même le saucisson n'était pas bon (et ça, faut le faire quand même). Mais on est descendu à six pour "promener le chien" (parce que ça fait mieux devant les parents que de dire qu'on va griller des clopes et partager un joint de Noël, bizarrement) et il y avait du vin, alors on a survécu.
Le 31, on a mélangé les heures et les langues pour trinquer, parce qu'il fallait honorer l'Indien, le Roumain, les Français et la flopée de Grand-Bretons présents (j'en oublie sûrement). Avec ces décomptes à répétition, on n'a pas dû la louper quand elle est passée, cette nouvelle année. Moi j'ai passé le repas à une table sans fin (dont la moitié s'est écroulée au beau milieu du dîner), tassée entre Rob' et une lesbienne moqueuse qui m'accusait d'avoir une double vie (à cause de Leisha Hailey, Dana Fairbanks et la bague à mon pouce). Un sujet qui est d'ailleurs revenu plus que jamais ce soir-là, allez savoir pourquoi.
On s'est plié à la bataille de cotillons mais on a diversifié un peu en embusquant Rob' pour l'enrouler dans du PQ (mission échouée), parce que j'avais réussi à faire une tortue (et un ouistiti) en fil de fer.
Vers trois heures du matin, Fish a disparu, on s'est lancé dans la ville à sa recherche, mais trop de nouvelles années s'étaient enchaînées dans la soirée pour que j'arrive à prendre l'histoire au sérieux. J'étais avec un Roumain schizophrène à gueuler le nom de Fish dans les rues, à partir dans des fous rires en causant loup-garous, à s'amuser à dévaler et remonter une pente en courant et à sauter dans les tas de restes de neige (et à aborder un inconnu qui rentrait chez lui pour débusquer un numéro de taxi). D'autres ont fini par retrouver Fish échouée sur les quais (ironique) et on est tous rentré attaquer la vodka, les chocolats et le poker (tous, sauf Rob' qui faisait la gueule parce que j'avais atterri dans les bras du Roumain, et Fish qui s'était écroulée).
J'y suis d'ailleurs restée jusque très tard le matin (dans les bras du Roumain). C'est le genre de types qui n'aime pas parler de son passé ou de sa famille (pas pour jouer les mystérieux, jusque parce que c'est sérieusement fucked up), pourtant il m'a raconté (presque) toute sa vie. Et il m'a même chanté une berceuse Roumaine pour m'aider à dormir (ça aussi, c'était touchant). Tout ça, et un peu plus, pendant que les autres ronflaient, entassés dans une pièce minuscule.
Levée à peine une ou deux heures après avoir fermé les yeux, quand toute la maison dormait encore, j'ai passé le reste de la matinée à effacer le chaos qui avait envahi les lieux, avec le père de l'amie qui recevait et une Grande-Bretonne. Ça occupe.
Quelques heures plus tard, après une suite compliquée d'événements, on s'est installé, Fish, le Roumain, deux boîtes de pop-corn et moi, au cinéma, devant Megamind, à célébrer la nouvelle année en se tordant de rire (avant de finir chez le Roumain).
Ça faisait longtemps que je me promettais de plutôt réussir un réveillon.
Ecrit par Plog, le Lundi 17 Janvier 2011, 18:16 dans la rubrique I'm Not There.