When I see land, land, land ♪
Ça me rouille, ce sentiment d'insatisfaction parfaitement déplacé. Cette amertume frôlant souvent la déception, ce sale arrière-goût de malaise qui traîne dans le fond de la gorge.
Évidemment, j'aurais pas dû, focaliser toutes les attentes du retour comme ça. Évidemment, c'était très con de suspendre tellement d'espoirs à une paire de lèvres au bout de deux bras. Et là où l'ironie se marre bien, c'est que j'ai eu beaucoup plus que ce que j'osais imaginer. Juste pour me rendre compte que j'en voulais pas vraiment. La sincérité alcoolisée ne se trompait pas hier soir en niant les sentiments, même si la brume estompait suffisamment les contours des défauts pour prolonger l'illusion et m'emmener plus loin. Mais elle s'est dissipée avec le jour qui se levait. Même s'il y avait encore son bras autour de moi, constante de la nuit.
C'était stupide, mais ce serait rien, jamais rien que les fausses routes coutumières -avec un peu plus de (dé)mirage-, si le reste semblait plus stable sous mes pieds. C'est même pas que ça ne va pas, les gens conspirent pour me rendre le retour au pays remarquable, y parviennent, et les bons moments s'enchaînent. Ma vie ressemble de très près à ce qu'elle était avant que je parte, version plus mieux et rythme quasi-effréné. Et c'est bien là le problème, très logiquement, l'existence ici n'est pas bien différente de ce qu'elle était avant. Sauf que moi j'ai changé, d'une façon ou d'une autre, et j'ai l'impression de ne plus rentrer dans mon quotidien, de ne pas avoir la bonne forme pour m'insérer dans ma vie.
Évidemment, il me suffit de refaçonner le moule, adapter mes jours à mon nouvel aspect. Évidemment. Mais je ne sais pas bien ce que je suis devenue, et, malgré le ressenti d'étrangère à ma propre vie, je ne me suis pas non plus transformée en quelqu'un d'autre. Et puis j'essaye, de marquer une différence, ou un assemblage branlant de petites différences qui serait assez pour m'aider à renouveler mes repères dans mon univers. J'essaye, un peu. Malgré le désarroi invisible, planqué plaqué sous la surface.
Heureusement que mes moments improvisés avec ma grand-mère ont l'habitude confortable, heureusement qu'il y a eu les tasses de son café à la noisette à l'excès, l'attaque de colline à coups de roues de vélo, la musique plein les oreilles, l'alcool inconnu dérobé à un inconnu, les excursions en avant-première chez les lilliputiens, les retrouvailles avec les rues étroites de la banlieue et son train et puis la capitale, les sourires grappillés aux inconnus dans l'aéroport, l'omniprésence amicale et les sorties ininterrompues, Khalil Gibran au soleil sur le banc du jardin et la Stand Up Poetry enfouie sous mes couettes, les fêtes en pagaille, quelques attaques violentes de bonne humeur, le sellenapping au parfum de champagne que mon frère a fait subir à mon vélo, le soleil qui daigne se repointer, le reluquage d'étoiles sur fond de pelouse, les rires souvent fous, et tous ces instants précieux...
Mais du coup, ça me rouille, de ne pas parvenir à tout à fait me réjouir, malgré toutes les raisons que j'en récolte.
Évidemment, j'aurais pas dû, focaliser toutes les attentes du retour comme ça. Évidemment, c'était très con de suspendre tellement d'espoirs à une paire de lèvres au bout de deux bras. Et là où l'ironie se marre bien, c'est que j'ai eu beaucoup plus que ce que j'osais imaginer. Juste pour me rendre compte que j'en voulais pas vraiment. La sincérité alcoolisée ne se trompait pas hier soir en niant les sentiments, même si la brume estompait suffisamment les contours des défauts pour prolonger l'illusion et m'emmener plus loin. Mais elle s'est dissipée avec le jour qui se levait. Même s'il y avait encore son bras autour de moi, constante de la nuit.
C'était stupide, mais ce serait rien, jamais rien que les fausses routes coutumières -avec un peu plus de (dé)mirage-, si le reste semblait plus stable sous mes pieds. C'est même pas que ça ne va pas, les gens conspirent pour me rendre le retour au pays remarquable, y parviennent, et les bons moments s'enchaînent. Ma vie ressemble de très près à ce qu'elle était avant que je parte, version plus mieux et rythme quasi-effréné. Et c'est bien là le problème, très logiquement, l'existence ici n'est pas bien différente de ce qu'elle était avant. Sauf que moi j'ai changé, d'une façon ou d'une autre, et j'ai l'impression de ne plus rentrer dans mon quotidien, de ne pas avoir la bonne forme pour m'insérer dans ma vie.
Évidemment, il me suffit de refaçonner le moule, adapter mes jours à mon nouvel aspect. Évidemment. Mais je ne sais pas bien ce que je suis devenue, et, malgré le ressenti d'étrangère à ma propre vie, je ne me suis pas non plus transformée en quelqu'un d'autre. Et puis j'essaye, de marquer une différence, ou un assemblage branlant de petites différences qui serait assez pour m'aider à renouveler mes repères dans mon univers. J'essaye, un peu. Malgré le désarroi invisible, planqué plaqué sous la surface.
Heureusement que mes moments improvisés avec ma grand-mère ont l'habitude confortable, heureusement qu'il y a eu les tasses de son café à la noisette à l'excès, l'attaque de colline à coups de roues de vélo, la musique plein les oreilles, l'alcool inconnu dérobé à un inconnu, les excursions en avant-première chez les lilliputiens, les retrouvailles avec les rues étroites de la banlieue et son train et puis la capitale, les sourires grappillés aux inconnus dans l'aéroport, l'omniprésence amicale et les sorties ininterrompues, Khalil Gibran au soleil sur le banc du jardin et la Stand Up Poetry enfouie sous mes couettes, les fêtes en pagaille, quelques attaques violentes de bonne humeur, le sellenapping au parfum de champagne que mon frère a fait subir à mon vélo, le soleil qui daigne se repointer, le reluquage d'étoiles sur fond de pelouse, les rires souvent fous, et tous ces instants précieux...
Mais du coup, ça me rouille, de ne pas parvenir à tout à fait me réjouir, malgré toutes les raisons que j'en récolte.
Ecrit par Plog, le Samedi 26 Juin 2010, 20:36 dans la rubrique I'm Not There.
Commentaires :
Re:
C'est gentil, mais il y a erreur sur les sentiments, cette fois ce n'est ni une question de nostalgie, ni même véritablement de douleur. La sensation est autre, et pas si méchante, il suffit de s'attarder sur le dernier passage de l'article, et puis ça passera.
A question that might seem really weird, but I have to ask you... Do we know each other -I mean, "in the real world"-?
And we will hustle, hustle, hustle to be free
A question that might seem really weird, but I have to ask you... Do we know each other -I mean, "in the real world"-?
And we will hustle, hustle, hustle to be free
lykidas
Trop de nostalgie! Vraiment, je n'ai pas les mots. Not even in English.
Il a été là, fait cela. Mais cela n'aide pas. Ici, à Joueb, il peut ne pas partager la douleur, que des pensées. Il ondes, et dit que vous n'êtes pas seul.
And back doors to the heart from where we
Always, always fall apart